Impacts de la lumière artificielle de nuit sur la faune
Les organismes vivants sont tous régulés par les cycles jour/nuit et saisonniers. Ces rythmes naturels de lumière et d'obscurité régissent les comportements de survie de la faune. L’augmentation croissante de la lumière artificielle de nuit (LAN) depuis une dizaine de décennies est venue perturber et masquer ces cycles naturels. Les preuves scientifiques s’accumulent et rapportent que la LAN a des effets préoccupant et même parfois mortels sur de nombreuses espèces animales telles que les invertébrés, les amphibiens, les oiseaux, les chauves-souris, les tortues, les poissons et les reptiles.
Chez plusieurs d'entre-eux, la LAN perturbe:
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La période d'activité
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Les capacités de vision, d'orientation et de migration
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Le comportement social
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Les zones d'alimentation et de repos
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Les caractéristiques des prédateurs et des proies
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La survie de plusieurs espèces
Il est à noter que pour chaque espèce donnée, les effets de la LAN varient en fonction de la source d’éclairage (intensité lumineuse et longueur d’onde), du phénomène de pollution lumineuse (éblouissement, flux de lumière direct ou indirect, halo lumineux produit par les villes à proximité) et de ses capacités photosensibles (sensibilité spectrale des leurs photorécepteurs et structure externe/interne de l'oeil). La LAN a un pouvoir attracteur ou répulsif sur certaines espèces animales. En 2001, Eisenbeis a démontré que chaque lampadaire entraîne la mort de plus de 150 insectes par nuit (dont des pollinisateurs essentiels). Pour ces mêmes insectes, la lumière blanche a 4 fois plus d’impact que la lumière jaune. L’organisme ″Fatal Light Awareness Programm″ estime à 100 millions le nombre d’oiseaux qui meurent chaque année en Amérique du Nord en raison de l’éclairage artificiel.
(credit: Hibou – Anne-Josée- Beaudoin, Chauve-souris – Hitchhike, grenouille et salamandre – Patrice Bourgault-Université de Sherbrooke)